Une année 2024 délicate pour la construction
Après une année 2023 relativement bonne avec une croissance de 1,9 %, l’année 2024 s’annonce plus délicate. En cause notamment, la hausse des taux d’intérêt et des matériaux de construction plus
2023 a été caractérisée par une forte baisse de la demande et un nombre record de faillites (2230 entreprises de construction belges ont fait faillite en 2023 selon Statbel). Malgré ce constat, le secteur a affiché une croissance de 1,9 %, soit davantage que l’ensemble de l’économie belge (+ 1,5 %). Ceci s’explique entre autres par le fait que le secteur a bénéficié de multiples projets et de plans de relance initiés après la crise sanitaire. Les délais d’exécution étant assez longs, certains de ces projets ont été menés à bien en 2023. De nombreux particuliers ont aussi effectué des travaux visant à rendre leur maison moins énergivores en raison des prix élevés de l’énergie.
L’année 2024 pourrait être plus compliquée. Les marchés de la construction neuve et de la rénovation devraient souffrir de la hausse des taux d’intérêt et des prix plus élevés des matériaux de construction. Le nombre de permis de construire accordés au cours des 10 premiers mois de 2023 a chuté de 13 % par rapport à la même période de 2022. La production de matériaux de construction (béton, ciment, briques, …) a diminué de près de 25 % en novembre 2023 par rapport au début de l’année 2022. Le marché de la rénovation a également ralenti suite à la baisse des prix de l’énergie. Les particuliers sont moins enclins à effectuer les travaux énergétiques nécessaires.
Des perspectives prometteuses
Mais tout n’est pas noir pour autant. Les perspectives à long terme sont plutôt favorables. Tout d’abord, 2024 est une année électorale et traditionnellement, cela signifie que les instances publiques devraient annoncer des investissements importants dans bon nombre d’infrastructures publiques. Des investissements qui se concrétiseront dans les années à venir. Ensuite, une grande vague de rénovation est attendue dans les prochaines années/décennies. En effet, 85 % des logements ne répondent pas aux normes énergétiques qui seront d’application en 2050 conformément aux objectifs climatiques définis.
Les infrastructures publiques (autoroutes, chemins de fer, voies navigables etc.) devront, elles aussi, faire l’objet de rénovations massives dans les décennies à venir.
Ceci étant, la construction est également un secteur qui présente un certain nombre de professions en pénurie. La quête des talents constitue donc, là aussi, un défi à relever.
